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La prière du parachutiste (poème)
Je m’adresse à vous, mon Dieu Car vous donnez Ce qu’on ne peut obtenir que de soi. Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste, Donnez-moi ce qu’on ne vous demande jamais. Je ne vous demande pas le repos Ni la tranquillité, Ni celle de l’ âme, ni celle du corps. Je ne vous demande pas la richesse, Ni le succès, ni même la santé. Tout ça, mon Dieu, on vous le demande tellement, Que vous ne devez plus en avoir ! Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste, Donnez-moi, ce que l’on vous refuse. Je veux l’insécurité et l’inquiétude Je veux la tourmente et la bagarre, Et que vous me les donniez, mon Dieu, Définitivement. Que je sois sûr de les avoir toujours Car je n’aurai pas toujours le courage De vous les demander. Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste, Donnez-moi ce dont les autres ne veulent pas, Mais donnez-moi aussi le courage, Et la force et la foi. Car vous êtes seul à donner Ce qu’on ne peut obtenir que de soi.
Né   le   7   mars   1913   à   Paris   dans   une   famille   alsacienne,   André Zirnheld   perd   son   père   à   l’âge   de   9   ans.   Licencié   de   philosophie, il   enseigne   en   1937   au   Lycée   Carnot   à   Tunis.   Au   lendemain   de l'armistice   du   22   juin   1940   qu'il   n'accepte   pas,   il   rejoint   la   France libre en passant par la Palestine britannique. En   mai   1941,   il   suit   les   cours   de   l'école   d'élèves   officiers   de Brazzaville. A   sa   sortie,   il   choisit   de   servir   chez   les   parachutistes des   Forces   françaises   libres.   En   mars   1942,   il   rejoint   le   French Squadron   intégré   à   la   Special   Air   Service   (SAS)   Brigade,   une unité des forces spéciales britanniques. En   juillet   1942,   en   Égypte,   durant   un   raid   sur   l’aéroport   de   Sidi- Haneish,    il    est    blessé    lors    d’une    attaque    de    bombardiers allemands   et   décède   le   27   juillet   des   suites   de   ses   blessures. André   Zirnheld   est   fait   Compagnon   de   la   Libération   le   1er   mai 1943 à titre posthume. Dans    ses    affaires    personnelles,    on    retrouvera    un    carnet    sur lequel   il   avait   écrit   plusieurs   poèmes   dont   un   texte   rédigé   en 1938   et   que   les   parachutistes   ont   choisi   pour   en   faire   leur   prière. Nombre    d’entre    eux    la    décrivent    comme    ayant    suscité    ou raffermi leur vocation.